« 20% de bio en restauration collective : déterminés à ne pas lâcher! » 🗺
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La proposition de loi  «visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation » dans la restauration collective publique sera de nouveau discutée au Sénat le 19 mai.

Tout avait pourtant bien commencé. La proposition de loi «visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation » dans la restauration collective publique,  portée par Brigitte Allain (EELV) était votée à l’unanimité à l’Assemblée nationale en janvier dernier. Mais le 9 mars, la droite sénatoriale amendait le seuil de 20 % de produits bio en restauration sociale, le jugeant hors d’atteinte, faisant ainsi capoter les discussions. Dans un entretien accordé à Restauration21, la députée de Dordogne réaffirme sa volonté de faire aboutir le texte.

Quelles sont les prochaines échéances ?

Brigitte Allain – Le 19 mai, le texte sera remis à l’ordre du jour au Sénat, il faut aller au bout du débat, sachant qu’il y aura une volonté de massacre du texte de la part de la majorité sénatoriale. L’article 1 de ce texte donne l’ossature à la loi. Cet article stipule  qu’à compter du 1er janvier 2020, l’Etat et les collectivités territoriales serviront dans leurs restaurants 40 % de produits  durables dont 20 % issus de l’agriculture biologique. Or, cet article a été démantelé par un amendement qui revient sur les 20 % de bio. Les 4 autres articles seront également débattus, mais ils reposent sur le premier. Du coup, le texte qui va arriver en seconde lecture à l’Assemblée nationale sera différent de celui que nous avons proposé.

Comment comptez-vous procéder ?

Brigitte Allain – Nous sommes déterminés à ne pas lâcher cette affaire-là. Je ne veux pas d’un texte à minima. En seconde lecture, d’une façon ou d’une autre, nous allons trouver une formule pour réhabiliter ce texte avec ses ambitions initiales.  Stéphane Le Foll [ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt] a réaffirmé, le 26 avril lors du débat sur l’agriculture biologique, sa volonté de  porter à 20 % la part des produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration scolaire. Quelques sénateurs adoptent malheureusement une position rétrograde et politicienne sur un texte qui fait l’unanimité à l’Assemblée nationale,  ils se trompent de combat.

Sur le terrain, dans les régions, comment la part de produits bio consommés en restauration sociale peut-elle s’accroitre ?

Brigitte Allain – Au delà de la loi, c’est la volonté des collectivités locales qui est au cœur d’une plus grande consommation de produits bio en restauration sociale. Bien que des progrès aient été réalisés, toutes les filières ne sont pas encore bien organisées au niveau de tous les territoires. Il faut aussi aller contre l’idée que le bio ferait exploser les coûts de la restauration pour une collectivité. Le surcoût relatif d’un ingrédient produit en bio peut être compensé par un menu végétarien, riche en protéines, une fois par semaine.  Des communes ont mis en place ce type d’organisation au niveau de leur restauration. J’ajoute que j’ai été invitée par des professionnels de la restauration hospitalière à intervenir sur le bio. Cette question de l’alimentation et son ancrage territoriale interpelle tout le monde.

Un article de Lydie Anastassion, publié le 03/05/2016 sur le site site Restauration21. 

Photo©Restauration21.fr

 

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