Cap sur les systèmes alimentaires du 13 mai
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Les circuits courts et de proximité se conjuguent avec développement local et territorial, pour le Conseil national des appellations d’origine laitières (CNAOL) représentant les producteurs de produits laitiers en AOP et IGP, c’est une une évidence.
La localisation des productions, à travers les labels notamment, permet de créer de la valeur ajoutée sur un territoire de production et de dynamiser le local. L’exemple du Doubs et du Jura est probant : dans ces territoires où il y une forte concentration de produits sous appellations, on a le plus fort taux d’installation d’agriculteurs en France, avec un agriculteur installé pour un départ à la retraite. Le lien entre circuits courts, relocalisation des filières et signes de qualité est établi, avec des productions pérennes à l’implantation territoriale forte, qui assurent un meilleur revenu aux producteurs et embauchent 3 fois plus de main d’œuvre que dans la production classique de produits laitiers.

Dynamiser les filières alimentaires locales est aussi le défi que se sont lancé Benjamin de Coster, créateur d’Alternoo, et Jacques Bourgeois pour Terre de viande.
Les deux entrepreneurs veulent offrir des productions localisées au consommateur mais partent sur des démarches différentes. Pour Terre de viande, l’idée est de proposer sur leur site internet des viandes de qualité d’éleveurs sélectionnés, mais la distribution est uniquement en circuit court puisque la livraison est disponible sur tout le territoire métropolitain. Benjamin de Coster, lui, a fait le pari de proposer dans la ville de Rouen des produits bio et locaux, sur un territoire où cela n’existait presque pas. Pour cela, il a rencontré les agriculteurs de la région et leur a proposé de vendre leurs productions dans son magasin, au plus près de la demande. S’il a aujourd’hui pu ouvrir son commerce, l’instabilité des producteurs, qui préfèrent céder leurs marchandises au plus offrant, sans se soucier de la régularité de l’approvisionnement, semble poser un gros problème à la structure qui doit aller chercher des productions plus éloignées (en Basse Normandie), mais plus fiables.

Ce besoin de régularité revient encore et toujours au fil des auditions et pose la question de la contractualisation, surtout lorsqu’on s’intéresse à de grosses quantités.
La Confédération générale du commerce de gros et internationale (CGI) l’a particulièrement souligné. Répondre à la demande en volumes importants est son cœur de métier, c’est donc un acteur qui doit pouvoir permettre de développer la production et la distribution sur le local, auprès des restaurants collectifs notamment. Selon Hugues Pouzin, directeur, le commerce de gros représente « l’expression la plus réelle du circuit court », puisque historiquement, elle est l’intermédiaire entre producteurs et consommateurs. La CGI dispose de l’appui logistique et des volumes qui manquent souvent à la relocalisation des filières alimentaires. Elle se considère comme un acteur incontournable (et une vraie alternative à la grande distribution) avec lequel il faudra compter.