Cap sur les systèmes alimentaires du 15 avril – Déplacement de la mission en Dordogne
Partager

Photo lors de la visite de l’abattoir municipal d’Eymet

Brigitte Allain et Jean-Charles Taugourdeau, respectivement Rapporteure et Président de la mission ont rencontré des représentants de deux plateformes visant à approvisionner en produits locaux des établissements publics: L’association Isle Mange Bio, et la Société Coopérative d’Intérêt Commun Mangeons 24.isle mange bio audition

Ces deux plateformes diffèrent quant à  leur organisation et à leur cahier des charges. Isle Mange Bio, organisée en groupes locaux, s’attache à développer des installations durables en agriculture biologique et co-construit les partenariats entre collectivités et producteurs.

La SCIC Mangeons 24 a élaboré une charte et encourage l’offre pour répondre à une demande exprimée desmangeons 24 audition collectivités. Elle dispose du soutien de la Chambre d’agriculture  et répond à des demandes plus ou moins régulières des collectivités mais non contractualisées.  Les clients de  la restauration collective  demandent  des volumes conséquents et une forte diversité de produits, et ne peuvent se permettre des irrégularités dans la livraison. La faible densité de ce département, la distance entre producteurs et établissements scolaires exigent une organisation logistique complexe en transports ce  qui  freine considérablement selon eux la relocalisation de l’approvisionnement des collectivités. Les responsables de la SCIC ont mis en avant les difficultés économiques d’une telle structure qui peine à trouver « la bonne taille » et un fonctionnement adapté aux contraintes de nature règlementaire et professionnelle des différents acteurs.

« Il y a des habitudes et des pratiques à modifier »

Les deux structures ont convenu que sans appui et sans une volonté politique forte  des élus, l’essoufflement risque de gagner freinant le changement d’échelle pourtant nécessaire.

Lassociation Paysen Graine est un réseau d’associations  qui permet aux personnes souhaitant se lancer dans l’activité agricole de tester le métier sur une surfpays en graine auditionace mise à disposition pour un temps donné ( espaces test). L’attrait des nouveaux installés pour les circuits courts, vus comme porteurs  de « sens » et d’une meilleure valeur ajoutée, est clair.

La visite du site de Chambon le 31 mars près de  Périgueux a montré l’intérêt de nouveaux modèles d’installation qui impliquent les élus des communes et des communautés de communes : ceux-ci  prennent conscience de la plus value pour leur territoire. En relocalisant l’alimentation, ils installent des jeunes, impliquent les cuisiniers, les parents d’élèves. C’est une nouvelle économie locale.

La nécessité de mettre en place une veille foncière pour la préservation des terres agricoles a  été soulevée afin de permettre de développer les espaces tests et à terme les nouvelles installations à même de fournir plus d’établissements.

La mission a reçu directeur du site de la Vallée de la Fondation John Bost qui accueille et soigne des personnes souffrant de troubles psychiques et de handicap ainsi que des personnes âgées  très dépendantes. La Fondation s’est engagée  pour une alimentation de qualité et un approvisionnement local de sa restauration. « Lalimentation est un sujet important qui renvoie à une tradition daccueil, à lautonomie à lidée de prendre soin, de soigner. »a exprimé le directeur. A ce titre, l’alimentation doit être intégrée pleinement au système de soin et non être perçue comme une variable d’ajustement.

La fondation s’approvisionne partiellement auprès de Isle mange Bio (engagement sur 15% en 2015). Une nouvelle fois, la nécessité d’une optimisation logistique a été pointée de même que les contraintes liée à une recherche de sécurité alimentaire stricte.

Le temps du déjeuner : un exemple dimplication et dengagement du lycée agricole de La Brierepas la brie mip web

Le chef cuisinier s’est fortement impliqué pour modifier le contenu des assiettes et privilégier les produits locaux de saison tout en respectant son budget. Il a mis en avant sa satisfaction de travailler de bons produits,d’exercer un métier reconnu et valorisé. C’est donc possible.

Pas de relocalisation de lalimentation sans outils de transformation sur un territoire

L’abattoir d’Eymet : un abattoir de proximité en bonne santé économique et avec des perspectives.mip abattoir web

Cet abattoir multi-espèce traite 800 Tonnes  par an ; il  fonctionne sans subventions et dégage des bénéfices lui permettant d’investir pour pérenniser son activité. Une salle de découpe est en projet

Le Maire de la ville d’Eymet, Jérôme Bétaille, a insisté sur la politique volontariste de la mairie et sur la mobilisation du monde agricole pour préserver un outil  reconnu « d’’utilité publique » dans une zone rurale comme le Bergeracois. Les témoignages  des usagers démontrent que le maintien de cette unité de transformation a permis de maintenir à terme une activité agricole diversifiée sur le sud de la Dordogne et donc de maintenir des emplois. Cet abattoir permet aux éleveurs d’approvisionner en viande  magasins de producteurs, des restaurants, des boucheries et finalement de conserver un dynamisme dans les territoires ruraux. Sa gestion est toujours municipale mais le Maire a la volonté d’en voir la gestion déléguée à la communauté de communes qui est plus à même de traiter de ces questions. Il faut donc une volonté politique tenace pour préserver ces unités de transformation. Pour autant, Jérôme Bétaille a souligné que si le maintien avait nécessité un investissement relatif de 200.000 euros, la création d’un abattoir neuf, même de petite taille, revient entre 2 et 3 millions d’euros, ce qui représenterait  un investissement énorme pour une commune seule.

 

La légumerie de Question de culture à Prigonrieux. 

Le Président Alain Sentucq  et son directeur Richard Cholon ont  reçu la délégation dans leurs locaux.L’association favorise l’insertion sociale et professionnelle de personnes éloignées de l’emploi, par diverses activités dont le maraîchage biologique.

Leur prlegumerie qdc weboduction est ensuite écoulée en vente directe ou vendue à la restauration collective, à travers la plateforme Isle Mange bio. La légumerie permet de transformer une partie de la production en soupes La notion d’écosystème prend ici tout son sens puisque la filière se structure progressivement et que l’ensemble des acteurs doivent avancer de manière concertée. Nous avons apprécié la cohérence d’une entreprise qui privilégie la production et la transformation de légumes en agriculture biologique pour une approche globale de lien au territoire par une valorisation durable et respectueuse de la nature et des valeurs de solidarité.

Favoriser l’installations de nouveaux agriculteurs et offrir produits locaux suffisamment importants et variés aux collectivités locales serait possible en mettant en place des plateformes de distribution efficaces, en optimisant leur logistique. Cela relève d’un travail travail commun  pour permettre à l’accès au foncier agricole , et une priorité de sa préservation  par les collectivité

Les présidents des intercommunalités présents sur toutes ces visites, comme Mme la Sous Préfète et M le Préfet de la Dordogne montrent un intérêt pour la mise en œuvre de projets alimentaires en Bergeracois qui trouveront certainement leur place lors de assises annoncées par le Président du Conseil départemental de la Dordogne, Germinal Peiro représenté par Gaétan BRIZARD.