Cap sur les systèmes alimentaires du 20 mars
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6 nouveaux acteurs ont été auditionnés cette semaine dans le cadre de la mission d’information sur les circuits courts :

– Amandine Lebreton, coordinatrice sur les questions d’agriculture pour la Fondation Nicolas Hulot, est venue nous présenter le point de vue de l’association d’intérêt public qui fête ses 25 ans cette année. La relocalisation des systèmes alimentaires est centrale dans le travail de la fondation et Mme Lebreton a bien souligné la variété des enjeux que cela recoupe (économie, emploi, souveraineté alimentaire, protection de l’environnement, santé, développement territorial…). Pour la fondation, ces sujets sont toujours connectés entre eux; il faut de ce fait mettre en place un travail global, concerté, dont les collectivités doivent être le moteur. Cette impulsion des autorités publiques semble manquer et certaines régions ou départements doivent encore prendre la mesure de leur rôle dans la structuration de la filière.

– Eric Grunewal est coordinateur de l’association Manger Bio, ici et maintenant, qui regroupe des plateformes de distribution de produits bio locaux, au plus près des lieux de production et de consommation. M. Brunewald a insisté sur la nécessaire structuration des circuits courts afin de pouvoir répondre efficacement aux attentes des consommateurs notamment de la restauration collective, et finalement de s’assurer des débouchés diversifiés à travers une logique de contractualisation.

– La Fédération nationale des agriculteurs biologiques, représentée par Alain Delangle, Julie Portier et Claire Touret, porte une réflexion ancienne sur les circuits courts et très connectée avec la production biologique. La FNAB insiste sur la nécessité de faire système, en faisant se rencontrer des acteurs du territoire différents mais complémentaires (agriculteurs, transformateurs, distributeurs, pouvoirs publics…). Ce travail concerté est utile pour repenser les modèles alimentaires parce qu’il intègre la notion d’intérêt commun. Les bénéfices sociaux, économiques, environnementaux d’une relocalisation des systèmes alimentaires portés par des acteurs multiples entraînent une demande citoyenne de changements de pratiques, vers des procédés plus vertueux, et donc l’agriculture biologique.

– Christian Le Lann, président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Paris, émet le vœu de rétablir des connexions entre la relocalisation de l’alimentation et l’artisanat. Ce secteur très dynamique a permis la création de plus de 600.000 emplois en 8 ans, mais il ne bénéficie d’un soutien qu’aléatoire et limité de quelques collectivités publiques. L’idée n’est alors pas de faire entrer en compétition artisanat et circuits courts locaux mais bien de les faire se rencontrer, et de révéler leur complémentarité pour mieux permettre leur développement mutuel.

– Interfel, interprofession de la filière des Fruits et Légumes Frais a été représentée par son président, Bruno Dupont et son directeur général, Louis Orenga. Le développement de signes de qualité dans le secteur leur parait essentiel pour permettre une diffusion à travers les circuits courts. En effet, peu de productions françaises de fruits et légumes bénéficient d’une appellation, qu’elle soit AOP (Appellation d’origine protégée) ou IGP (Indication géographique protégée), alors que dans des pays comme l’Italie, une large partie de la production est labellisée. Les appellations permettent notamment aux collectivités de pouvoir faire la promotion de ces productions, quand il est actuellement interdit de le faire pour un produit standard non-labellisé. Cela participerait à terme, selon Interfel, à une relocalisation de la production fruitière et légumière, fortement concurrencée par l’importation.

– Pour Les Jeunes Agriculteurs, syndicat professionnel agricole représenté patr Christophe Lenaerts, la relocalisation des systèmes alimentaires a un réel potentiel pour l’installation de jeunes exploitants agricoles. Ces modes de production, de distribution et de consommation ont la plupart du temps, sur des surfaces modestes, une valeur ajoutée supérieure aux filières longues classiques. Cela constitue un attrait supplémentaire pour les jeunes désirant s’installer. Le syndicat travaille en outre avec Coop de France, In Vivo et les chambres d’agriculture, sur un projet de prospective sur les systèmes alimentaires relocalisés. Ils veulent interroger le lien entre métropoles et zones de production agricole et agroalimentaire périphérique. Ce travail devrait mener à la sélection d’une ville-test pour le développement d’initiatives innovantes sur son territoire.

Une réflexion au sujet de “Cap sur les systèmes alimentaires du 20 mars

  1. Bonjour,
    je n’ai pas trouvé, ni dans les auditions passées, ni dans votre agenda, de rencontres avec la Confédération paysanne sur les systèmes alimentaires et plus particulièrement sue les circuits courts. Si il y a bien une agriculture qui promeut depuis toujours les circuits courts, c’est l’agriculture paysanne, agriculture d’ailleurs peu soutenue dans le cadre des réformes du gouvernement actuel. Ma question est donc de savoir si la Conf sera auditionnée. merci

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