Cap sur les systèmes alimentaires du 22 mai
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Pour l’Autorité de la concurrence représentée par Juliette Théry-Schultz et Guillaume Binoche, ces nouveaux modes de commercialisation permettent aux agriculteurs de s’assurer des débouchés et de meilleurs revenus pour peu que la filière se structure un minimum. L’institution dit œuvrer « pour la protection des producteurs » et  insiste sur l’importance d’organiser les circuits courts et locaux pour les pérenniser. Ils attirent cependant l’attention sur la nécessité de ne pas trop investir dans ces filières où les débouchés restent limités et incitent à ne pas négliger les perspectives offertes par l’export, notamment avec un développement des productions de qualité, valorisables à l’étranger. Cette démarche assez éloignée du cœur de la mission a néanmoins l’intérêt de rappeler que les circuits courts et de proximité ne doivent pas s’opposer aux autres modes de commercialisation plus « classiques », un argument récurrent.

Selon Bernard Delaby et Daniel Roguet, co-présidents de l’association Terres en villes, pour s’inscrire sur un territoire, les circuits courts et de proximité doivent être pensés comme une partie intégrante des systèmes alimentaires. Cette réflexion doit guider le développement des filières, notamment dans les zones denses où se concentrent les populations et où la gouvernance et l’autonomie alimentaires sont prioritaires. Il faut repenser le lien entre les villes et les zones périurbaines, où l’activité agricole doit être maintenue dans un premier temps; et même développée à plus long terme. Pour cela l’association Terres en villes propose de mettre autour de la table collectivités et producteurs afin de réfléchir à la place de l’agriculture en ville et dans les zones péri-urbaines. Plus d’une trentaine de collectivités participent aujourd’hui à ce travail, dont la région Ile-de-France, les métropoles lilloise, nantaise, ou nancéenne. L’association entend mettre en place des politiques de préservation des terres agricoles dans les zones urbaines et mener des expérimentations, des innovations qui serviront de modèles aux collectivités qui demain voudront à leur tour entreprendre une réflexion. Pour ses co-présidents, Bernard Delaby et Daniel Roguet, « le foncier est le nerf de la guerre » et nécessite une vraie intégration de la problématique aux politiques locales, notamment aux différents schémas d’aménagement du territoire.