Diner du Programme alimentaire mondial des Nations Unies « pour les systèmes alimentaires durables »
Partager

Allocution de Brigitte Allain

A l’UNESCO, le 31 janvier 2017
Diner du Programme alimentaire mondial des Nations Unies « pour les systèmes alimentaires durables »

« Bonjour à toutes et tous,

Quelques mots ce soir, pour témoigner à mon tour de l’importance des systèmes alimentaires durables.

Tout d’abord vous dire, mon plaisir de participer à ce « diner mondial pour des systèmes alimentaires durables  » et remercier le Programme Alimentaire Mondial pour son invitation et l’UNESCO pour son accueil.

Nous sommes nombreux ici présents à œuvrer à notre échelle à la transformation du monde pour lutter contre la faim, la malnutrition, le gaspillage alimentaire ou promouvoir une agriculture plus durable.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement Durable nous donnent le cap.

J’ai mené ce combat à l’Assemblée nationale, en tant que députée de Dordogne

Et Je souhaite partager avec vous 3 avancées importantes :

La première est essentielle et en dit long sur l’état d’avancement de nos réflexions :
J’ai fait inscrire pour la première fois dans la loi française,  le fait que les orientations de la politique de développement et de solidarité internationale de la France est fondé sur le respect de la souveraineté alimentaire des pays.
Loi portée par le ministre P Canfin en 2014.

Et qu’à ce titre les interventions contribueront :
« à l’amélioration de la gouvernance sectorielle de la sécurité alimentaire,

au développement économique et social des territoires ruraux et à la conservation de leur capital naturel,

à une croissance soutenue riche en emplois, durable et inclusive des filières agricoles »

Cette loi précise de plus, qu’en cohérence avec ces orientations, l’Agence Française de Développement ne finance pas l’achat, la promotion, ou la multiplication de semences génétiquement modifiées.

De même j’ai proposé de rajouter aux objectifs de la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la foret, que notre politique agricole et alimentaire réponde à l’accroissement démographique, dans un cadre européen et de coopération internationale « fondé sur le respect du principe de souveraineté alimentaire
Permettant un développement durable et équitable, en luttant contre la faim dans le monde…. »

Droit portée hier par les alter-mondialistes puis peu à peu intégrée dans nos politiques, la souveraineté alimentaire traduit  de l’urgence des peuples à maitriser leurs outils production, leurs terres, leurs semences, et ne pas dépendre de multinationales, qui trop souvent s’installent et captent des marchés, avec la bénédiction des Etats.

L’avoir inscrit dans ces 2 lois, c’est affirmer ou réaffirmer que les droits humains sont supérieurs aux accords commerciaux.
La deuxième est concrète, puisqu’à la demande d’élus locaux,
j’ai obtenu l’inscription dans la loi d’avenir agricole, d’un cadre pour les projets de territoires, appelé « projets alimentaires territoriaux », visant à créer une économie et un écosystème local autour de la production et la consommation alimentaire.

Ces Projets Alimentaires Territoriaux, PAT sont soutenus aujourd’hui par le Ministère de l’agriculture : il a alloué 2millions d’euros à une enveloppe réservée et effectue un travail de labellisation pour les identifier.
Chez moi, le Pays Grand Bergeracois et les acteurs locaux travaillent à un Conseil alimentaire local,  avec de nombreux projets innovant d’installations maraichères, paysannes , en agriculture biologique et artisanales de transformation autour des besoins alimentaires du bergeracois et la participation à celle de notre métropole bordelaise !
Enfin, la 3ème disposition dont je voulais vous parler est à la fois une victoire et une déception.
Il s’agit de l’introduction de 40% de produits locaux et de 20% de produits bio dans les cantines.
Cette disposition, avait été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée, dans une proposition de loi que je portais en janvier 2016, puis dépouillée de son contenu par la majorité sénatoriale.
Réintroduite par voie d’amendements dans la loi égalité et citoyenneté,
Elle a reçu les mêmes soutiens des députés.
Enfin adoptée en décembre 2017, à la grande satisfaction des citoyennes et citoyens, qui voient tous les jours ce que l’inégalité devant l’alimentation génère en terme de malnutrition, de maladies, de problèmes sociaux, de désertification rurale et de pollutions.

elle a hélas été déclarée inconstitutionnelle, vendredi dernier, pour motif de forme par le conseil constitutionnel.

Même si je regrette fortement, je reste fière du travail accompli et confiante dans l’avenir.
Le mouvement sur tous nos territoires et surtout dans les têtes est enclenché.
Je pense fondamentalement que les citoyens doivent reprendre en main leur alimentation et les élus locaux, notre politique alimentaire.

Loin du CETA, du TAFTA et des accords commerciaux, c’est, ancrée dans la proximité,  par la maitrise des outils de productions et  et des techniques économes en intrants, mais surtout en maitrisant nos productions pour un approvisionnement garanti que la révolution agricole et alimentaire durable se fera. »

Une réflexion au sujet de “Diner du Programme alimentaire mondial des Nations Unies « pour les systèmes alimentaires durables »

  1. Chère Madame
    C’est aussi avec tristesse que je constate le résultat d’un travail pour une cause aussi juste dans sa dimension humaine. Mais la pierre que vous avez jeté dans le grand lac politique va faire des vagues et il faudra être présent pour en recueillir bientôt l’écume. Car votre combat est juste et tout le monde est avec vous pour le soutenir : familles dont les femmes (et mères), corps médical, enseignants, nous sommes tous concernés. Mais une idée qui m’est venue lundi dernier lors de la réunion à Gardonne : Paris est fermé, pourquoi ne pas solliciter la Grande Région ? Faire de notre territoire un bassin de productions alimentaires d’excellence, approvisionnant AUSSI la grande métropole qui est Bordeaux, ses cantines scolaires et maisons de retraite, où il y a une FORTE demande ? L’aide et soutien logistique de la Grande Région pour la création et le développement des nombreuses structures productrices BIO servirait d’exemple pour tout le pays…A suivre ?…
    Bien respectueusement,
    Véronique Gouband

    Petite rectification à faire sur votre texte ci-dessus : « Enfin adoptée en décembre 2017 »

Les commentaires sont fermés.