« La députée Brigitte Allain annonce qu’elle briguera un second mandat », Sud Ouest, 02/09/16
Partager

La députée écologiste fait sa rentrée. Elle compte conserver sa circonscription lors des prochaines élections législatives.

Jeudi, c’est au détour de sa conférence de presse de rentrée que Brigitte Allain a annoncé vouloir briguer un second mandat à la tête de la deuxième circonscription législative du département, celle du Bergeracois. « Les retours positifs de nombreux simples concitoyens » ont poussé la député Europe Écologie-Les Verts (EELV) à tenter de conserver son fauteuil, situé à l’avant dernier rang de l’hémicycle du Palais-Bourbon, à la 311e place.

Sauf qu’une inconnue de taille pèse sur cette candidature : avec quel suppléant mènera-t-elle campagne ?

Alliance avec le PS difficile

Lors des législatives de 2012, elle avait constitué un duo avec le socialiste Christophe Cathus. Ce tandem était l’illustration de l’accord national passé entre le PS de Martine Aubry et EELV, alors dirigé par Cécile Duflot. Le choix s’était révélé heureux puisque, au second tour, Brigitte Allain avait remporté la victoire sur l’UMP Dominique Mortemousque, avec 53,19 % des voix.

Mais pour 2017, « cela paraît difficile » de reconstituer ce binôme EELV/PS, admet-elle. En raison des désaccords nationaux entre les deux maisons, « nous ne sommes pas repartis sur un accord ». Une situation que cette viticultrice de profession regrette : « Au niveau local, il serait souhaitable que nous continuions à travailler sur ce tandem. À travers ce lien, nous montrons que nous savons coopérer. Et puis, on ne change pas une équipe qui gagne. »

Présent lors de la conférence de presse d’hier, son suppléant, le conseiller régional socialiste Christophe Cathus, reconnaît lui aussi que leur binôme est « en mutation potentielle ». « Cela se décantera en octobre », annonce-t-il, conscient « des obstacles et du contexte » : « Soit on trouve un accord national – on ne sait jamais – soit au niveau départemental. On saura alors si nous soutenons Brigitte Allain, ou si un candidat socialiste se présente. »

« On ne peut pas répondre aujourd’hui, rebondit la députée. Mais au niveau national, nous ne sommes pas partis pour. » Comme en 2012, son suppléant est « en faveur d’un accord qui n’était pas qu’une alliance de circonstance », assure-t-il. « Quoi qu’il en soit, je me plierai à la décision de mon parti. »

Début de campagne

Réponse « en octobre », donc, mais le temps presse. En effet, le camp d’en face a déjà tiré une première salve sur la députée sortante. C’était lundi, salle de l’Orangerie. Gaëlle Blanc, candidate investie par Les Républicains, a ironisé sur le bilan de Brigitte Allain : « En cinq ans, nous aurons eu un rapport parlementaire sur le ‘‘manger local », comme si nous avions attendu Madame Allain pour savoir que les produits sont meilleurs sur nos marchés de producteurs que dans la grande distribution. »

« Cela m’amuse, persifle la principale intéressée. J’aurais des enfants à l’école, cela m’embêterait de les confier à une personne qui ne sait pas lire. Manifestement, elle ne s’intéresse qu’à la matière qu’elle professe [NDLR : Gaëlle Blanc est professeur d’espagnol en collège]. »

À huit mois des législatives, cet échange promet une campagne houleuse.

 

Un article de Grégoire Morizet, à lire dans Sud Ouest (publié le 02/09/16).