Des épandages aériens à tout prix ?
Un nouvel épandage aérien de pesticide se prépare en Aquitaine : sur la commune d’Eymet en Dordogne, un agriculteur a obtenu une dérogation préfectorale pour épandre un insecticide sur des parcelles de maïs doux, dès demain, le 13 septembre. Alors que la Dordogne et en particulier le Bergeracois seront touchés directement par cette décision, Brigitte Allain, députée de Dordogne, réaffirme sa vive opposition à ces pratiques dangereuses.
Le sujet a fait l’actualité ces dernières semaines. Plusieurs départements ont été victimes des épandages aériens de pesticides, notamment en Aquitaine. Une pratique interdite, au niveau européen par la Directive de 2009 (n°2009/128/CE) et au niveau national par l’article 103 de la loi Grenelle 2 de 2010. Dénoncées par de nombreux élus et acteurs des territoires, les dérogations sont encore données à tour de bras dans les préfectures…
Brigitte Allain, face à l’urgence de ces dernières semaines, s’est fait le relais de ces organisations qui ont manifesté à plusieurs reprises leur opposition et leur mécontentement. Elle a alerté directement le Ministre en charge de l’agriculture, Stéphane Le Foll, par une question au gouvernement, sur les dangers et souvent l’inutilité de telles pratiques : « La politique agricole actuelle est devenue le nouvel Eldorado des spéculateurs, sans qu’on se soucie de répondre aux besoins alimentaires, sociaux et environnementaux. J’en veux pour preuve la scandaleuse distribution de dérogations qui autorisent les épandages de pesticides par voie aérienne dans les champs pendant l’été. Alors que ces dérogations devraient être exceptionnelles, elles sont devenues la règle. Les produits utilisés comportent des matières
dangereuses pour la santé humaine, animale et pour la biodiversité. »
En effet, Il est grand temps de considérer avec sérieux les alternatives qui existent à ces traitements chimiques car la santé de la population et de notre environnement en dépend.
Les éventuelles pertes de culture cette année seront d’avantage dues aux mauvaises conditions climatiques qu’aux insectes. Alors, dans ces conditions, quel prix sociétal et environnemental est-on prêt à payer pour gagner quelques quintaux de maïs supplémentaires ?
C’est la question qu’a posée Mme Allain, au Préfet de la Dordogne en ce jour du 12 septembre 2012, aujourd’hui sans réponse…