Organisé par la Fondation René Dumont et le Mouvement Utopia, et coordonné par Marc Dufumier, mercredi 22 février 2017 à AgroParisTech, le colloque a été un grand succès.
Brigitte Allain intervenait dans le 3 ème table ronde sur les circuits courts.
L’aménagement de nos paysages et des territoires ruraux | ||||
Pays, paysans, paysages – Le paiement des services environnementaux | ||||
Agricultures urbaines, jardins partagés et circuits courts | ||||
Syndicats agricoles, associations de défense de l’environnement, consommateurs et élus locaux |
A retrouver aussi ici :
Playlist youtube : https://www.youtube.com/playlist?list=PLJjsI-Xb0s0nNPtcm4kWjYXZ8YRjshYsj
accès direct : https://www.youtube.com/watch?v=oGDas7mmnkc&list=PLJjsI-Xb0s0nNPtcm4kWjYXZ8YRjshYsj
Podcast AgroParisTech : http://www.agroparistech.fr/podcast/-Pays-Paysans-Paysages-.html
De moins en moins paysanne, de plus en plus industrielle, l’agriculture française est en crise. En concurrence les uns avec les autres dans le contexte d’une mondialisation croissante des échanges des produits agro-alimentaires, nos agriculteurs ont été pour la plupart contraints de mécaniser, motoriser, “chimiser” et spécialiser outrancièrement, leurs systèmes de culture et d’élevage. Au risque bien souvent de devoir agrandir leurs exploitations, remembrer leurs parcellaires, abattre les haies vives, labourer et irriguer trop fréquemment leurs terrains, raccourcir les rotations de cultures, simplifier leurs assolements, épuiser les nappes phréatiques, multiplier les traitements pesticides, confiner leurs élevages dans des bâtiments hideux et exigus, concentrer d’énormes quantités de lisier et de purin, exposer les sols à l’érosion, etc. Avec malheureusement pour conséquences : des paysages totalement défigurés, des bocages en disparition, une pollution croissante de l’air et des eaux, la prolifération d’algues vertes sur le littoral, l’effondrement des abeilles, des inondations plus fréquentes et dramatiques dans les vallées, etc.
Faute de pouvoir rester compétitives, nombreuses ont été les familles paysannes qui ont dû quitter leurs régions d’origine, leurs “pays”, et chercher tant bien que mal un autre emploi ailleurs. Au départ des paysans, succède bien souvent la fermeture des magasins, des café-tabacs, des écoles, des postes et d’autres services publics. Les “pays” perdent progressivement de leur attractivité et un grand nombre de nos campagnes sont en voie de désertification, tandis que les meilleures terres agricoles sont bitumées sous l’emprise d’une urbanisation souvent mal contrôlée.
Nous savons pourtant qu’il serait techniquement possible de développer en France une grande diversité de systèmes de production agricole, capables à la fois de fournir des produits sains pour notre alimentation et de préserver la beauté des paysages locaux, en réduisant la pollution de nos territoires ruraux et en préservant les potentialités productives de nos campagnes sur le long terme. Ces types d’agricultures associent étroitement l’agriculture et l’élevage tout en valorisant au mieux les caractéristiques propres de chacun des terroirs. Mais ces formes d’agricultures intensément écologiques et parti culièrement résilientes sont aussi très artisanales et donc exigeantes en travail, intensives en emplois. Il s’agit d’agricultures authentiquement paysannes qui ne pourront cependant guère survivre ou se développer que si les paysans travaillant pour leur propre compte dans leurs “pays” puissent être correctement rémunérés.
Comment les organisations de la société civile et les collectivités territoriales les plus soucieuses de sauvegarder la biodiversité et la qualité de vie dans nos campagnes, de promouvoir les emplois et le maintien d’activités diverses et conviviales en monde rural, tout en assurant une alimentation de grande qualité sanitaire et gustative dans les cantines des écoles, des collèges et des lycées, pourraient-elles contribuer au maintien ou à la promotion de ces formes d’agricultures paysannes les plus respectueuses des paysages ? Telle est la question qui sera débattue au cours de la rencontre.