Après une rencontre avec des résidents de l’Ehpad (Etablissements d’hébergement pour personnes âgées) de la Madeleine à Bergerac, Brigitte Allain organisait le 3 octobre à St Germain et Mons un Lundi de la Députée concernant les personnes âgées.

Comment permettre aux personnes vieillissantes de rester actifs et de garder leur place entière dans la société ?
Comment améliorer les conditions de vie des plus dépendantes?

« Les personnes vieillissantes sont des citoyennes et des citoyens qui participent à la vie de nos territoires. Quelles sont les conditions à mettre en œuvre pour permettre à toutes et tous de s’intégrer au mieux ? »

C’est ainsi que Brigitte Allain ouvrait cette discussion en invitant le Maire de St Germain et Mons, et deux conseillères municipales à présenter leur projet de maison d’accueil avec :
– 6 studios en location pour des personnes âgées et à mobilité réduite
– un espace d’accueil de jour, de loisirs et d’activités du lundi au vendredi, avec présence possible à la demi-journée ou journée et une restauration sur place.
Des ateliers seront proposés avec un animateur et le projet de développer le lien intergénérationnel en intégrant les écoles dans la dynamique.
Un parc permet d’aller vers l’extérieur, et sera envisagé un petit parcours de santé.
Pour les élus de la commune : «  Ce projet est un véritable travail d’équipe municipal qui répond à la première question : garder sa place dans la société en privilégiant le contact avec l’extérieur »

Bon accueil des participants considérant ce projet innovant pour répondre aux évolutions:
L’accueil de jour est pourtant confronté encore à des barrières :
– Culturelle : « En France on est binaire, c’est soit domicile, soit institutions et il est difficile d’expérimenter entre les lignes. Mais ça évolue… »
– financière : trop souvent, le prix de journée est à 46 euros, ce qui n’est pas acceptable car l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) est de 22 euros

Mr Connangle, Directeur de l’Ehpad de la Madeleine, considère que le projet de loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement, applicable depuis juillet 2016, va dans le bon sens avec notamment une revalorisation de l’APA et la reconnaissance du droit au répit.

Un manque : la non mise en œuvre du risque dépendance (le 5ème risque) dans le champ de protection sociale .

Soutenu en cela par Jean Chagnaud, ancien Vice Président aux affaires sociales du département qui évoque un reste à charge trop lourd pour les familles !
«  Comment va t-on expliquer que , à 4 on peut vivre avec 1800 euros par mois, alors qu’il faudra 2800 euros pour la prise en charge de la personne âgée ? »

Monsieur Connangle : Les prix pourraient par exemple dépendre du quotient familial et du lieu de l’Ehpad (prix de l’immobilier et niveau de retraites des gens).

Ne plus parler de Maintien mais de Soutien à domicile !
Selon Mr Connangle, considérant qu’on ne peut pas envisager sérieusement la possibilité de maintenir ou soutenir à domicile toutes les personnes âgées, nous avons un devoir d’innover et d’expérimenter dans l’accueil en EPDADH pour les résidents, les aidants et les personnels!

« Tous les personnels font un travail remarquable avec peu de moyens et qui n’est pas trop valorisé. On essaie de donner des moyens, de la formation »
Les maisons de retraites, n°1 de l’accident de travail, plus que le bâtiment
« dans les 5 ans, si rien n’est fait, ce sera une catastrophe… »

Lève personne, lit à hauteur variable, articulation vie professionnelle, vie privée…
« De gros efforts sont fait sur la vie sociale des personnels, mais pas assez sur les conditions de travail » (une participante)
Le taux d’encadrement est de 0,32 en France contre 1 en Suisse, mais cela ne veut pas dire grand chose, car c’est la question de l’évaluation avant l’acte qui est important.

Nous avons des infirmiers(ères) puériculteurs(rices), pourquoi pas des gérontologistes ?
Une expérimentation est menée pour aide soignant(e) spécialisé(e) gérontologie avec des modules spécifiques, car en réalité, ils et elles font souvent le boulot des infirmières !
« Cependant, les syndicats infirmiers ne veulent pas entendre parler de spécialisation ». (M. Connangle)

Penser aux aidants, la vraie problématique!
« 25% des aidants décèdent avant la personne prise en charge »(M. Connangle)

Quelques projets portés par l’Ehpad de la Madeleine :
– un projet d’accueil de nuit
Une réalité : entre 15 et 25% pourraient rester à domicile sauf la nuit : 5000 à 6000 euros/mois pour une assistance de nuit à domicile
L’Ehpad lance une expérimentation avec 1 personne pour commencer, pour passer ensuite à 6.
35 euros par nuit avec un soutien du Conseil Départemental de 26 euros, ce qui limite le reste à charge.

– Création d’une Unité d’hébergement renforcé UHR (ouverture le 24 octobre)
Une architecture adaptée et des personnels formés à « l’humanitude » pour accompagner les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer

– la Plate-forme de répit mise en place avec 5 autres Ehpad
Elle permet à deux personnes de l’extérieur d’assister aux animations proposées dans les Ehpad, pour soulager l’entourage dans la journée.

– Depuis 2006, 90 jeunes en service civique
Un Travail avec la mission locale permet de créer du lien intergénérationnel, et au final un beau résultat avec 65% de taux de réussite pour les jeunes concernés (embauche ou diplôme d’Aide soignant(e)…).

D’autres pistes à explorer, évoquées pendant les échanges avec la cinquantaine de participants:
– création de petites unités d’accueil dans des petits bourgs afin de revitaliser nos villages
– créer plus de liens auprès des Centre Intercommunaux d’Action Sociale, SIAD… pour que les agents soient plus sensibilisés aux actions menées sur le Territoire
– créer plus de liens avec les mairies qui sont au plus près des personnes