Intervention Brigitte Allain au Conseil de l’Europe
Débat sur les migrations du 27 janvier 2016
« seul le prononcé fait foi »
«
Alors que l’hiver a fait son apparition, et que depuis plusieurs mois des réfugiés syriens sont arrivés sur nos territoires, force est de constater qu’au lieu de nous préoccuper de leur sort, nous continuons de discuter sur les répartitions, la gestion des flux ou la création de « hotspots ».
Pourtant, le film « invisibles » du secours populaire français rappelle avec force que l’aide aux réfugiés est « Un devoir d’humanité face à des gens qui ont tout perdu, chassés par la barbarie des guerres. ».
Ce devoir nous impose non seulement d’accueillir ces réfugiés , mais également de les accompagner afin qu’ils puissent refaire leur vie dans des conditions décentes.
A leur arrivée périlleuse, ces exilés de leur pays par les guerres, sont confrontés à un dédale administratif et à des démarches complexes à la fois pour obtenir leur statut de réfugié, pour avoir accès aux aides financières prévues légalement pour eux ou pour leurs démarches familiales, y compris les inscriptions à l’école pour leurs enfants.
Ils ne connaissent pas la langue parlée dans le pays où ils ont échoué .
En France, les associations et les collectivités locales tentent de les aider,
et c’est le cas dans beaucoup de pays membres. Si elles le font généreusement pour créer un climat d’intégration sociale et humaine que l’Etat seul ne peut assumer,
ni les communes, ni les associations ne disposent des moyens pour faire face à cette situation exceptionnelle.
Nos pays devraient avoir le courage et la volonté politique de mettre en place les moyens humains et logistiques, à la hauteur de la situation.
Par exemple, est-il normal que les demandeurs d’asile doivent attendre plusieurs mois avant d’obtenir un statut de réfugié ,sans lequel une reconstruction, un avenir ne sera pas possible ?
Est-il normal que ces réfugiés doivent attendre de longs mois de procédure administrative pour toucher une « aide temporaire d’attente » qui en France se porte à 340 € par mois ?
Est-il surtout normal que ces réfugiés se retrouvent sans possibilité d’hébergement , avec leur statut ?
Une action me semble essentielle pour que de ce devoir d’humanité revienne au centre des débats de cette assemblée :
après avoir identifié les personnes ayant droit à la protection internationale,
mettre en œuvre rapidement les accords sur la relocalisation des réfugies enregistrés en Grèce et en Italie dans d’autres pays d’ Europe , dont la France,
Par un dispositif simple , permanent et rapidement exécutable.
Face à ce drame, n’oublions pas que , comme le rappelait M Juncker dans son discours sur l’état de l’Union en septembre dernier : « Nous, Européens, devons nous souvenir que l’Europe est un continent où presque chacun a un jour été un réfugié.
Notre histoire commune est marquée par ces millions d’Européens qui ont fui les persécutions religieuses ou politiques, la guerre, la dictature ou l’oppression ».
C’est sur cette histoire qu’est né le Conseil de l’Europe, c’est en restant fidèles à ces valeurs que nos pays doivent agir enfin et sans ambiguïté!
2 réflexions au sujet de “Mon intervention au Conseil de l’Europe _ Débat sur les migrations du 27 janvier 2016”
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A titre individuel je connais ce sujet, et je suis heureuse de voir que vous dénoncez cette lenteur administrative..
Merci pour eux !! Je souhaite que ce rappel des paroles de M. Juncker fera avancer les choses !
La raison—–(le bon sens) —–et la morale-(-dont nous sommes grands donneurs de leçons ) le respect de notre devise républicaine par la mise en oeuvre de son 3ième terme,nous honoreraient; car nous ne pourrons empêcher les désespérés de fuir :ils veulent juste vivre. merci madame Allain.