Brigitte Allain se satisfait de la décision de suspension des épandages aériens en Guadeloupe
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Grâce à la ténacité de 3 petites associations d’environnement de Guadeloupe (EnVie-Santé, ASFA, Amazona), d’ élus et à l’application du principe de précaution par le tribunal administratif de Basse Terre, les épandages aériens ont à nouveau pour la troisième fois, été suspendus en Guadeloupe suite à un recours en référé le 5 juillet 2013.

Brigitte Allain, au nom du Groupe écologiste à l’Assemblée Nationale est intervenue directement auprès du Ministre Stéphane le Foll lors d’une question orale au gouvernement.

Rappelant l’interdiction de principe des épandages aériens et leur dangerosité pour l’homme et les écosystèmes, elle a demandé au Gouvernement de réaffirmer la position radicale exprimée par le Premier ministre lors de la conférence environnementale: « Pouvez-vous nous réaffirmer les engagements du gouvernement afin que cessent les épandages aériens, tant sur le territoire hexagonal que des les territoires ultramarins, qui sont des lieux de biodiversité préservée ? », a-t-elle demandé.« La ligne du gouvernement sur la question de l’épandage aérien n’a pas changé », a alors aussitôt rétorqué le ministre de l’Agriculture, affirmant que l’objectif était de « s’en passer ».

Brigitte Allain se félicite de cette décision de suspension. Cela confirme que les alternatives existent, en France ou ailleurs, et font chaque jour d’avantage leurs preuves.

 

 

Vous pouvez retrouver sa question en suivant ce lien:

https://brigitteallain-test.eelv.fr/quand-cesseront-les-epandages-aeriens/

 

 

 

 

FOCUS AGROECOLOGIE :

Olivier de Schutter, Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation réaffirmait que l’agroécologie « peut doubler la production alimentaire de régions entières en dix ans tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions au changement climatique ».

L’agroécologie permet de compenser, au moins partiellement, la baisse des rendements qu’entraînerait le fait de faire un usage moins intensif d’intrants. En outre, l’agroécologie réduit les coûts de production, car elle réduit l’utilisation d’intrants (pesticides ou engrais chimiques). Les prix des intrants ont d’ailleurs augmenté plus vite ces quatre ou cinq dernières années que les prix des denrées alimentaires elles-mêmes. L’agroécologie est particulièrement bénéfique pour les petits producteurs des pays du Sud qui veulent produire à faible coût.

L’agroécologie est une science complexe, ce n’est pas l’agriculture de nos grands-parents.

La recherche n’est pas assez développée pour deux raisons : elle n’est pas brevetable, dont pas très attrayante pour les chercheurs. Et puis la seconde raison est culturelle : on ne voit la modernisation de l’agriculture que sous l’angle d’une industrialisation toujours plus poussée. Or l’agroécologie est cyclique : on produit ses propres intrants, on recycle ses déchets.

> Lire une interview de Olivier de Shutter, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation :

http://www.rue89.com/2012/10/15/pesticides-le-gauchiste-de-lonu-qui-inspire-marie-monique-robin-236114

 

Extrait interview de Jacques Caplat, auteur de « Lagriculture biologique pour nourrir l’humanité »:

Sur 75 % des surfaces de la planète, l’agriculture biologique obtient de meilleurs rendements à l’hectare que l’agriculture conventionnelle. La baisse des rendements de la bio européenne et nord-américaine est réelle, mais elle est extrêmement spécifique à nos systèmes de monocultures de variétés standard. Les champs européens n’abritent en général qu’une seule variété sur plusieurs dizaines d’hectares, sans écosystème naturel à proximité. Il est vrai que si nous supprimons les « béquilles » chimiques à ces monocultures standardisées, leurs rendements baissent. Mais cela n’est qu’une agriculture biologique « par défaut », dans un contexte agricole totalement déstructuré ! Dans un système agricole normal, c’est-à-dire comportant plusieurs espèces adaptées au milieu et en interaction avec l’environnement et les savoirs paysans, c’est au contraire l’ajout de chimie qui ne sert à rien. Un hectare de blé conventionnel, avec apport massif de chimie, produit au maximum 100 quintaux, c’est-à-dire 10 tonnes. Un hectare de maraîchage diversifié (légumes variés sur la même parcelle) peut produire 20 à 50 tonnes par an. Il est donc faux et manipulatoire de prétendre que les céréales conventionnelles seraient un modèle : elles ne sont pas performantes.

L’agriculture biologique peut donc nourrir le monde ?

Non seulement elle le peut, mais elle est actuellement la mieux placée pour y parvenir. Sur les trois-quarts de la planète, où les climats sont instables, l’agriculture conventionnelle est une imposture : elle n’obtient de bons rendements qu’une année sur 3 voire une année sur 5. À l’inverse, l’agriculture biologique permet d’optimiser les cultures associées complexes, et peut multiplier les rendements moyens par deux… en assurant une régularité de rendements quelles que soient les conditions de l’année. C’est très simple, une demi-douzaine d’études ont comparé les rendements à l’échelle planétaire et modélisé une conversion bio globale, et elles concluent toutes en faveur de l’agriculture biologique (avec une légère baisse des rendements en Europe mais une très forte augmentation dans les pays du Sud). Il n’existe pas une seule étude qui contredise ce fait agronomique fondamental : une conversion totale de la planète en bio permettrait d’augmenter la production alimentaire globale et de nourrir entre 9 et 12 milliards d’humains. Les agriculteurs français peuvent donc sans complexe s’engager massivement sur la voie de la bio, car c’est bien là une solution à grande échelle.

Lien vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=madBQTLOHKk