Cap sur les systèmes alimentaires du 27 mars
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La mission se poursuit avec 4 nouveaux auditionnés cette semaine :

– Pour France Nature Environnement (FNE) représenté par Jean-Claude Bevillard, Marie-Catherine Schulz et Camille Darioz, il faut développer une agriculture respectueuse de l’homme, du vivant et de son environnement au sens large. Pour cela, une relocalisation des filières agricoles et alimentaires représente une opportunité réelle. Il faut, au-delà des circuits courts, insister sur la notion de proximité, de local, qui véhicule bien plus de sens. Cette relocalisation des systèmes alimentaires est, pour eux, porteuse de changements de pratiques bien plus souhaitables que le simple circuit court qui n’intègre finalement pas de notion de distance entre le lieu de production et le lieu de consommation. La proximité au contraire aura des conséquences claires sur la diversification de l’agriculture dans les territoires, sur le lien social entre consommateurs et producteurs, et sur le dynamisme économique local en général. Par ailleurs, la relocalisation des productions agricoles va avoir comme effet le maintien des ceintures vertes et maraichères péri-urbaines, des espaces productifs mais aussi de respiration pour les citadins.

– Pour la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) qui représente les intérêts des entreprises du commerce à prédominance alimentaire, Mathieu Pecqueur et Antoine Sauvagnargues ont présenté les avancées faites en termes d’approvisionnement local de la grande distribution. Cette dynamique qui n’existait pas il y a 15 ans se développe aujourd’hui rapidement, sous l’effet d’une demande croissante de la part des consommateurs en productions locales. La grande distribution peut représenter une opportunité pour les producteurs en circuits courts et de proximité puisqu’elle leur permet, à travers les volumes importants qu’elle manie, d’assurer des débouchés mais aussi de structurer la filière. Les producteurs doivent en effet assurer un approvisionnement régulier et stable, ce qui induit la mise en place d’un partenariat entre producteurs et grandes enseignes qui permettra à terme une structuration de la filière. Cela peut passer par la mise en place de plateformes pour faire le lien entre plusieurs producteurs et la grande distribution.

– Jean-Louis Gérard nous a présenté les actions de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour qui les nouveaux modes de commercialisation des productions locales peuvent représenter un bénéfice pour les consommateurs mais aussi un risque. Le principal risque est celui « d’opportunisme », de voir des vendeurs peu scrupuleux profiter de l’engouement pour vendre sous l’étiquette « locale » des produits achetés au marché de gros et qui n’ont finalement rien de local. En réaction, des contrôles réguliers sont effectués afin de vérifier la véracité des allégations et des mentions valorisantes, pour éviter la tromperie du consommateur. Le problème du respect des règles sanitaires a aussi été soulevé. S’il faut une adaptation des moyens pour atteindre les exigences sanitaires, cela ne devrait pas remettre en cause les normes. Au-delà, il faut prouver que les circuits courts sont des circuits surs, sans risques pour le consommateur.

– Michel Morin, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire est venu accompagné de Marielle Abric, conseillère parlementaire, pour représenter l’Association des régions de France (ARF). L’ARF travaille depuis un certain temps sur les problématiques de la relocalisation, à travers notamment les Systèmes alimentaires territoriaux que l’ensemble des régions de France développent, à des niveaux d’avancement différents. La région apparait comme un échelon central : dans les politiques de développement économique, dans les politiques d’aménagement du territoire et dans les politiques agricoles en général, avec la gestion des fonds de la PAC notamment. Son rôle est donc primordial dans la structuration et le déploiement des circuits courts et relocalisés sur les territoires. M. Morin a présenté plus spécialement l’exemple de la Bretagne qu’il connait le mieux, avec des initiatives qui se développent sur le territoire grâce à des financements ciblés sur l’animation et la structuration. Cette démarche est relayée par les Pays qui vont inciter les agriculteurs à se lancer dans le circuit court et le local. Cela nécessite une adhésion très forte des agriculteurs qui doivent maitriser des compétences de ventes, de distribution voire de transformation, assez éloignées de leur cœur de métier. C’est un changement qu’il faut donc impulser à travers des mesures incitatives, un accompagnement et des formations professionnelles courtes adaptées aux besoins techniques à acquérir.

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