Mon intervention à l’Assemblée du Conseil de l’Europe sur Gaza
Partager

Intervention de Mme Brigitte Allain
Sur la crise à Gaza

« Quelques jours après la deuxième conférence internationale visant à relancer le processus de paix au Proche-Orient et quelques semaines après le vote de la résolution 2334 de l’ONU demandant l’arrêt de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, votre rapport, Mme Jansson, confirme la situation humanitaire effroyable vécue par le peuple palestinien, en particulier à Gaza.

Vous y évoquez, les violations des droits de l’homme. Vous y rappelez notre résolution 1940 votée en 2013, demandant déjà une solution à deux États et l’arrêt des colonies israéliennes.

Force est de constater que depuis l’opération militaire menée par l’armée israélienne en 2014, la situation n’a fait que s’aggraver. Pénurie d’électricité et d’eau, malnutrition, difficulté d’accès aux soins médicaux : voilà le quotidien des habitants de Gaza !

La situation des enfants est particulièrement dramatique, Je regrette que votre rapport ne fasse pas mention des arrestations abusives et arbitraires et des incarcérations de nombreux enfants dans les prisons militaires israéliennes, dont le nombre a triplé entre août 2015 et avril 2016.

Depuis 2000, au moins 8000 enfants palestiniens ont été détenus, interrogés sous la menace, et inculpés, pour jet de pierres, par la justice israélienne, subissant des violences physiques et psychologiques. Et ceci, au mépris de la convention internationale des droits de l’enfant, pourtant signée par Israël en octobre 1991.

. L’UNICEF a trouvé des preuves de châtiments cruels, inhumains et dégradants envers ces enfants et adolescents incarcérés, dont des viols.

Les conditions de la détention administrative de ces enfants est particulièrement scandaleuse : incarcération des enfants sans motifs clairement précisés, sans procès, sans défense juridique, durant 6 mois renouvelable sans limite au seul pouvoir discrétionnaire de l’armée israélienne !

Lorsqu’ils en ressortent, leur état de santé psychologique les rend incapables d’apprendre à l’école ou d’exercer un métier. Ce processus d’arrestations massives de mineurs et la destruction des établissements scolaires ciblent clairement l’avenir de la nation palestinienne. D’autant plus que comme nous le rappelle le rapport de l’ONG ‘Defence for Children International Palestine (DCIP), 2016 restera l’année où Israël a tué le plus de mineurs au cours de la dernière décennie en Cisjordanie et à Jerusalem-est !

Notre résolution devrait donc demander l’abrogation des lois israéliennes qui permettent de condamner à 20 ans de prison les mineurs lanceurs de pierres et celle autorisant l’incarcération dès l’âge de 12 ans.

Enfin, il serait indispensable que chaque gouvernement des États membres du Conseil de l’Europe reconnaisse l’Etat de Palestine dans ses frontières de 1967, avec pour capitale Jérusalem – Est. »

J’ai voté la résolution, qui a été adoptée.  Elle conclut : « En conséquence, l’Assemblée est une excellente plate-forme pour le dialogue entre les deux parties au conflit, aux côtés des pays européens, sur les moyens de soulager la détresse humanitaire de la population palestinienne par une intensification de l’aide et de l’assistance d’urgence, le renforcement de la protection des réfugiés et l’identification de mesures à même de déboucher sur des solutions humanitaires à long terme. »

Voir la résolution.

Voir le rapport.