Suite à l’action des Jeunes Agriculteurs chez les parlementaires
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Ce mardi soir des agriculteurs du syndicat les Jeunes Agriculteurs ont déversé du fumier et des pneus devant ma permanence. Ils ont également attaqué la façade du bâtiment avec des jets d’œufs. Je déplore ces actes parfois violents qui ont atteint les habitants et commerces de la rue et de l’immeuble dans le centre de Bergerac.

Malheureusement, expression de détresse compréhensible, ces actions ne feront pas monter les prix.

La politique agricole européenne n’a plus aucune cohérence. Elle ne répond plus aux revenus des agriculteurs, ni au besoin de politique alimentaire pour les consommateurs. Tous les instruments de maîtrise de productions ont été totalement démantelés.
Les libéraux majoritaires en Europe ont toujours défendu l’idée que la régulation se ferait par les prix : ce système est arrivé au bout.

Les excédents de production entraînent chute des prix puis finalement cessations d’activités pour les uns et restructuration pour les autres. On risque d’être à la veille de mesures de cessation.

Par contre, orienter les soutiens vers les productions de qualité qui ont un marché tant intérieur que d’exportation est une porte de sortie pour assurer un bon niveau social et de revenu aux agriculteurs.
Aussi le projet d’étiquetage portant sur l’indication d’origine du lait et des viandes dans les plats préparés est une mesure immédiate utile, à condition qu’y soient joints des modes de production.
Aujourd’hui, INTERBEV s’oppose au projet de traité transatlantique TTIP et s’appuie sur cette distinction de nos viandes françaises de qualité contre celles issues des fermes usines américaines. Mais, si nous poursuivons les productions de lait et de viande en important des maïs et sojas OGM et si nous laissons s’installer des fermes usines françaises directement concurrentes des fermes d’élevage sur des systèmes agro écologiques, ça ne marchera pas.
Aujourd’hui, il faut d’urgence changer de politique agricole sinon tous les 6 mois il faut mettre en place des aides d’urgence et les agriculteurs restent en difficulté. C’est un puis sans fond.

Le ministre de l’agriculture, auditionné ce mardi soir 16 février par les membres de la commission économique de l’Assemblée nationale, a confirmé que face à la situation aggravée de la crise agricole, les mesures d’aides d’urgence vont être augmentées.

En Dordogne, ce sont déjà près de 2 millions d’euros qui ont été versés en soutien aux éleveurs. Mais, il rappelle que les entreprises industrielles de transformation font de fortes valeurs ajoutées non redistribuées aux agriculteurs.

Dans les négociations, elles refusent la transparence des prix. Dans les médiations et les négociations commerciales, il y a 3 intervenants.
Au niveau européen, les industriels de l’agroalimentaire poussent les producteurs à augmenter les volumes pour compenser les prix bas, sachant très bien que les prix baisseront encore. M le Foll rencontre les ministres des autres pays européens pour obtenir un accord européen vers des mesures de régulation des surproductions.

Il plaide pour des alternatives aux accroissements des productions sans débouchés. Plutôt que d’interdire ou d’augmenter les pesticides, il encourage la transition vers l’agroecologie.

« La France a des atouts et avantages compétitifs par nos capacités d’autonomie fourragère pour les animaux. Les GIEE peuvent nous permettre de produire nos protéines et de devenir autonomes en réduisant nos charges opérationnelles alors qu’on peut produire mieux en agroécologie. Ce sont des stratégies gagnantes d’avenir. »

Aussi des marges d’espoir existent. Les mesures d’aides d’urgence doivent soutenir ceux qui en ont besoin.

Notre pays a de beaux potentiels humains, agronomiques et climatiques : des femmes et des hommes qui ont capacité à évoluer en fonction des nouveaux enjeux de la production alimentaire, de la valorisation des ressources naturelles , des sols et de notre biodiversité.